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[Le point santé] Le dépistage des troubles visuels chez l'enfant

Depuis le 7 juin 2023, les orthoptistes peuvent recevoir nourrissons et jeunes enfants sans ordonnance pour effectuer un dépistage des troubles d’amblyopie et de la réfraction. C’est une avancée majeure dans l’accès aux soins des populations sensibles, le dépistage et le traitement des troubles visuels.
  

1 enfant sur 6 de moins de 6 ans est atteint d’une anomalie visuelle.

Dépister un défaut visuel dès les 1ers jours de vie a pour objectif de repérer les risques d’amblyopie et de les traiter efficacement. 
A la naissance le système visuel n’est pas mature. Sa mise en place anatomique et fonctionnelle se fait sur les 10 premières années de vie :

Naissance
Acuité visuelle 1/30e (doigt à 30 cm)
Fixation d’un visage à faible distance
Clignement à la lumière vive
1 mois
Fixation plus stable d’objets fortement contrastés (crayon à 30 cm)
4 mois
Acuité visuelle 1/10e (mine de crayon à 30 cm)
Après 3 mois, mouvements de poursuite oculaire
Convergence normale
Début de vision des couleurs (rouge d’abord)
6 mois
Acuité visuelle 2/10e 
Vision stéréoscopique
Convergence et poursuite oculaires normales
1 an Acuité visuelle 4/10e (cheveu à 30 cm)
3 ans Acuité visuelle 7/10e
5-6 ans Acuité visuelle 10/10e

L’amblyopie est la cause la plus fréquente d’une mauvaise vision chez l’enfant. Elle se manifeste par une insuffisance uni ou bilatérale affectant l’acuité visuelle et entraine un trouble de la maturation du cortex visuel irréversible en l’absence de traitement.
La majorité des amblyopies sont fonctionnelles, liées à un trouble de la réfraction ou à un strabisme.

Qui est concerné par le dépistage ?

Un calendrier de dépistage est proposé par la Haute Autorité de Santé et prend en compte l’âge de l’enfant, les signes d’appels éventuels, les facteurs de risque propres à l’enfant et les antécédents familiaux.

Les signes d’appels sont classés en fonction de l’évolution de l’enfant :
  • âge préverbal : anomalie d’examen clinique, strabisme, nystagmus, torticolis ou anomalie du comportement visuel (manque d’intérêt aux stimuli visuels, absence de réflexe de clignement à la menace après 3 mois, de poursuite oculaire après 4 mois), enfant qui se cogne souvent, qui butte sur les trottoirs, qui plisse des yeux, qui ferme un œil au soleil, retard d’acquisition de la préhension des objets, indifférence à l’entourage après 6 mois),
  • âge verbal : céphalées, diplopie, symptomatologie oculaire, retard d’acquisition du langage
  • Entre 2 et 5 ans : retard d’acquisition du langage, lenteur d’exécution, fatigabilité, dyspraxies
  • Chez l’enfant plus grand : lecture trop rapprochée, gêne à la vision de loin, confusion de lettres, fatigue à la lecture, céphalées, clignements et plissements des paupières, rougeur et picotements oculaires.
Les facteurs de risques amenant à un dépistage des troubles visuels sont les antécédents personnels comme la prématurité, les maladies, les troubles neurologiques.
Les antécédents familiaux sont aussi des facteurs de risques comme le strabisme, l’amblyopie, des maladies ophtalmologiques ou une forte correction … 

Comment se déroule le dépistage ?

Selon l’âge de l’enfant, les signes d’appels et les facteurs de risque répertoriés, interviennent différents professionnels du corps médical.
L’orthoptiste est spécialisé dans le dépistage et la rééducation des troubles de la vision. C’est vers lui que sont dirigés les enfants avec ou sans ordonnance pour réaliser le dépistage. Il est en lien avec un ophtalmologiste et dirige l’enfant vers ce dernier s’il nécessite un diagnostic plus précis. 

Le dépistage des troubles de la réfraction et d’amblyopie se déroulent à chaque stade de maturation du système visuel.
Durant le 1er mois de vie de l’enfant, sont effectués des examens visant à repérer des anomalies anatomiques et fonctionnelles de base :
  • Analyse du réflexe photomoteur en éclairant une pupille puis l’autre à l’aide d’un stylo-lampe. Un réflexe plus faible d’un côté laisse à penser une anomalie organique
  • Examen de la lueur pupillaire avec un ophtalmoscope pour repérer d’éventuelles lueurs non uniformes, ou non rouges ou encore un reflet blanc.
  • Observation des reflets cornéens pour une recherche de strabisme à l’aide d’une lumière non éblouissante située à 50cm du patient

Entre 9 mois et 15 mois, les tests comportent un examen des réflexes visuels, un dépistage du strabisme et un test de vision en relief : 

  • Sollicitation des réflexes visuels : attirance du regard vers une lumière douce, clignement à l’éblouissement ou à la menace, fixation et poursuite d’une cible ou convergence du regard vers une cible rapprochée. Pour réaliser les dépistages, l’orthoptiste utilise un stylo lampe, des objets fortement contrastés comme les palettes de Léa ou des cubes de Lang.
  • Occlusion alternée des yeux pour la recherche d’amblyopie : l’orthoptiste cache un œil à l’aide d’un pansement occultant et observe comment l’occlusion est supporté
  • Estimation de la vision stéréoscopique : à l’aide de tests comme les tests de Lang I ou Lang II ou le test de la Mouche où l’enfant essaie d’attraper les objets. 

Après 2 ans et demi et jusqu’à 5 ans, l’orthoptiste réalise un bilan visuel avec une recherche de réflexes photomoteurs, une estimation de la vision stéréoscopique et un dépistage de strabisme. Durant ce bilan visuel, une mesure de l’acuité visuelle est également réalisée.

  • Mesure de l’acuité visuelle de près : l’enfant désigne du doigt ou nomme l’objet qu’on lui montre sur une planche (échelle de Parinaud ou Rossano)
  • Mesure de l’acuité visuelle de loin en binoculaire et monoculaire par l’utilisation de d’échelles d’images (échelle de Pigassou ou du Cadet) ou d’échelle de lettres (échelle du Cadet) situées à 2.5 mètres de l’enfant.
  • Dépistage d’un trouble réfractif, l’orthoptiste procède à une photo vidéo réfraction à l’aide d’un appareil de mesure binoculaire. La mesure se fait à distance d’un mètre et sollicite moins l’accommodation

Vers l’âge de 5–6 ans l’enfant réalise un test de la vision des couleurs à l’aide d’un Babydalton ou des tests Ishihara.



Toute anomalie détectée durant les bilans visuels doit être signalée auprès d’un ophtalmologiste qui réalisera un examen de la réfraction.





Rédigé le  13 juin 2023 14:57  -  Lien permanent

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